30 mars 2023
Jeudi 30 mars 2023, Emmanuel Macron annonce le « plan Eau » du gouvernement.
Plus de cinquante mesures qui doivent « marquer un tournant dans notre approche de la gestion de la ressource et répondre à deux défis ». Préparer l’été 2023 et un éventuel épisode de sécheresse et baliser une planification de l’eau à l’horizon 2030, indique la Présidence, adaptée au changement climatique.
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Sur le modèle d’Ecowatt pour l’énergie, Emmanuel Macron a annoncé la mise en place d’ici début mai d’un «Ecowatt de l’eau». Cet outil «va permettre de responsabiliser chacun», selon le chef de l’État. Ce dispositif permettra de «connaître les gestes à adopter et l’évolution de la situation» du territoire. Dans son dossier résumant les 53 mesures du plan, le gouvernement précise qu’il s’agira d’«un outil simple d’accès et d’utilisation», sur lequel chacun pourra «connaître les restrictions qui s’appliquent en fonction de sa géolocalisation et de sa catégorie d’usager, et les écogestes recommandés au regard de la situation hydrologique locale».
«Nous allons demander à chaque secteur un plan en sobriété sur l’eau d’ici à l’été», a également annoncé Emmanuel Macron. «Les ministres réuniront dans les prochains jours les différents secteurs : tourisme, culture…», a-t-il précisé. Les collectivités seront elles aussi mobilisées dans le cadre de ce plan de sobriété. «Les bâtiments de l’État seront équipés de mécanisme de récupération des eaux de pluie et d’équipements agro-économes», a notamment indiqué le président de la République. Une campagne de communication à destination du grand public sera par ailleurs prochainement lancée pour inciter à la sobriété.
«Au-delà de l’urgence et du court terme, le cœur du plan eau, avec sa cinquantaine de mesure, c’est avant tout un plan de sobriété et d‘efficacité dans la durée», a déclaré Emmanuel Macron. L’objectif affiché par le président étant d’ici 2030 «de faire 10% d’économie d’eau dans tous les secteurs». Le chef de l’État a listé cinq grands axes de travail : «accélérer la sobriété partout et dans la durée», «lutter contre les fuites», «investir dans la réutilisation d’eaux usées», «accompagner la transformation de notre modèle agricole» et «mettre en place partout une tarification de l’eau».
Emmanuel Macron a annoncé la mobilisation de 180 millions d’euros par an pour résorber les fuites d’eau dans les «170 points noirs» du territoire, «c’est-à-dire toutes les zones où les fuites sont les plus importantes, qui perdent plus de 50% de leur eau». Ce financement servira aussi à sécuriser l’alimentation en eau potable des 2000 communes qui ont connu des tensions à l’été 2022.
«Nous devons adapter nos centrales nucléaires au changement climatique en engageant un vaste programme d’investissement pour faire des économies d’eau et permettre de fonctionner beaucoup plus en circuit fermé», a déclaré Emmanuel Macron. Si les centrales ne gaspillent pas l’eau en elles-mêmes puisqu’elles rejettent les eaux qu’elles utilisent, celles-ci jouent malgré tout sur les températures, a-t-il indiqué, rappelant en outre qu’ «environ 12% de l’eau consommée en France l’est par les centrales».
Sur les eaux usées, «on peut faire de très importantes économies d’eau», a estimé Emmanuel Macron. «Aujourd’hui en France, moins de 1% de l’eau usée est réutilisée», a-t-il constaté, affirmant son objectif de passer à 10% d’ici 2030. Cela passera notamment par l’identification de 1000 projets en cinq ans, en lien avec les collectivités territoriales, pour réutiliser les eaux usées. Également, le locataire de l’Élysée a estimé que, pour certains usages de loisirs, l’utilisation d’eau réutilisée – ou d’eau de pluie récupérée – doit devenir la norme.
«Il faut mettre en place une tarification progressive et responsabilisante de l’eau», a indiqué Emmanuel Macron, appelant à «généraliser» les expérimentations lancées dès 2017. «Ça ne veut pas dire que le prix de l’eau va augmenter», a-t-il toutefois souligné. Dans le détail, «les premiers m3 sont facturés à un prix modeste, proche du prix coûtant. Ça correspond à l’eau dont nous avons tous besoin. Au-delà d’un certain niveau, le prix du m3 sera plus élevé», a expliqué le chef de l’État.
«Est-ce que les filières d’aujourd’hui sont encore adaptées au climat de demain ? Nous devons nous poser cette question», a encore interpellé Emmanuel Macron. Le chef de l’État constate l’évidence de développer pour certains territoires, «d’autres schémas de culture». «Il va falloir réinventer des modèles agricoles dans notre République».
Pour cela, il promet une aide de 30 millions d’euros aux agriculteurs pour des «systèmes intelligents» d’utilisation d’eau, comme l’irrigation au «goutte-à-goutte». Le plan vise également à maximiser le stockage de l’eau dans les sols, avec «plus de haies et plus d’arbres, partout où on le peut», ainsi que de «nouveaux ouvrages». Un fonds de 30 millions d’euros pour l’hydraulique agricole sera par ailleurs débloqué pour faciliter l’utilisation des ouvrages existants et améliorer l’infiltration dans les nappes phréatiques.
Sur les stockages artificiels d’eau pour les agriculteurs, Emmanuel Macron a insisté, en allusion à l’opposition aux méga-bassines du type de celle à Sainte-Soline, sur l’inscription de ces projets dans un cadre «clair». «Il ne s’agit pas de privatiser l’eau ! Les nouvelles retenues devront être inscrites dans des projets de territoire, et fondées sur des projections scientifiques», a déclaré le chef de l’État.
Emmanuel Macron a demandé que les futurs ouvrages soient conditionnés à des «changements de pratiques significatifs», à commencer par des économies d’eau et une réduction de l’usage des pesticides par les agriculteurs.
«Dans ce plan, je veux avoir un mot particulier pour nos outre-mer qui ont une situation tout particulièrement difficile», a déclaré Emmanuel Macron. «Et je pense à la Guadeloupe et à Mayotte, où on a lancé il y a maintenant quatre ans des plans massifs de réinvestissement. On va donc débloquer 35 millions d’euros supplémentaires par an pour l’eau en outre-mer, parce que là, on a un besoin accru pour accélérer justement le travail sur les réseaux», a développé le président.
Pour atteindre ces objectifs, le chef de l’État a annoncé une hausse du budget des agences de l’eau, qui est de 2,2 milliards d’euros aujourd’hui, «de 500 millions d’euros par an». «C’est l’effort dont on a besoin pour déclencher au total environ 6 milliards de plus dans l’économie de l’eau chaque année», a estimé Emmanuel Macron.